La chaussure a, depuis toujours, un double rôle. À sa fonction de protection du pied, s'ajoute un rôle de représentation sociale. Au-delà de l'aspect pratique, découvert par nos ancêtres (première chaussure datée du quatrième millénaire avant Jésus-Christ, découverte en Arménie), son potentiel symbolique explique sans doute l'importance que l'on lui accorde, parfois même la fascination qu’elle exerce sur un grand nombre d'entre nous. S’il est communément admis que le vêtement est un vecteur de communication, la chaussure est en effet, depuis l'Antiquité, un révélateur de personnalité ou de statut social. Parmi les chaussures, la chaussure sportive semble pourtant échapper à une quelconque représentation, n’existant qu'au travers de sa fonction, définie comme un élément parmi d'autres dans la liste des accessoires indispensables à la pratique d'une discipline. Même si l'on reconnait son importance capitale, la chaussure cycliste n'échappe pas à la règle, se bornant à contribuer à la performance du cycliste. Depuis l'été dernier, Rapha (épaulée pour l'occasion par la marque californienne Giro) propose une alternative, une chaussure présentant d'autres atouts... Née en 2004, Rapha a été la première marque sur le marché cycliste à comprendre que le cycliste, au même titre que l'homme de la rue, manifeste lui aussi un besoin d'identité, d'expression, de différentiation. Partant du principe que les codes esthétiques, faisant référence au peloton professionnel, en vigueur dans le monde du vélo, ne véhiculaient pas les valeurs d'un certain nombre de pratiquants, Rapha conçoit ses vêtements avec l'âge d'or du vélo comme ADN. Avec ce décalage de point de vue nous ramenant dans les années 1950-60, la marque anglaise a ainsi réintroduit la laine mérinos dans les maillots de vélo, remettant au goût du jour par la même occasion une matière "noble" dans un marché dominé par le synthétique ou le tissu composite pour les chaussures..... Bien que très éloignées des chaussures que portait Fausto Coppi ou des Turino (chaussures des années 1960) de Jacques Anquetil, les Grand Tour Shoes de Rapha proposent néanmoins une esthétique faisant référence à cette période. Tout comme les chaussures que les deux champions et leurs contemporains ont portées, les Grand Tour Shoes arborent un très beau cuir perforé qui a de quoi séduire au premier coup d'œil l'amateur de belles matières. Symboliquement ancrées dans un monde en noir et blanc, les Grand Tour Shoes sont le fruit d'un savant mélange d'esthétique de chaussures cyclistes traditionnelles d'antan et d'une absolue modernité. Ainsi c'est une promesse de marcher, ou plutôt de pédaler, dans les pas de Fausto Coppi et de Jacques Anquetil qui nous est faite (les semelles intérieures sont ornées des profils des deux champions et d'un texte les décrivant) tout en bénéficiant de très réactives semelles extérieures en carbone fabriquées par Easton®. Porter ces chaussures c'est alors revendiquer à la fois son goût pour une esthétique classique dans le vrai sens du terme et son impérieuse nécessité de performance. Dans une offre inondée par des chaussures en matière synthétique, choisir les Grand Tour Shoes est, plus que pour n'importe quelle autre chaussure de vélo, une véritable déclaration de différence. Une fois aux pieds, l'empeigne en cuir de yack perforée (choisi pour sa grande résistance), fabriquée en exclusivité par ecco®, procure un vrai confort pour peu que l'on prenne le temps de trouver le bon serrage. En effet le volume accordé aux orteils, un peu inhabituel pour des chaussures de vélo, peut dérouter au début et inciter à serrer un peu trop la boucle en titane du coup de pied. Le pied pourtant maintenu par une forme de talon parfaitement bien étudiée et un jeu de cales sous la semelle intérieure permettant un réglage précis de hauteur de voûte plantaire, il devient rapidement évident que les Grand Tour Shoes apportent à son utilisateur un niveau au moins équivalent de performance que la concurrence et ce, dans un confort supérieur. Mais, même si elles se révèlent très agréables et efficaces, à l'utilisation, c'est sur un autre plan que les Grand Tour Shoes se positionnent différemment du reste des chaussures de cyclisme sur le marché. Leur ligne et leur finition les hissent au rang de chaussures tout simplement. En effet, là où les chaussures de vélo demeurent un accessoire sportif, les Grand Tour Shoes s'offrent une place sur le podium des belles chaussures toutes catégories confondues. Dans un dressing, les Grand Tour Shoes ne dépareilleront pas au côté d'une paire de chaussure de ville haut de gamme. Avec une qualité évidente, une attention particulière aux détails et une présentation plus que soignée (avec une mention particulière pour le packaging absolument magnifique conçu par l'agence Irving & Co), les Grand Tour Shoes réunissent tous les ingrédients du succès. L'histoire dira si les Grand Tour Shoes deviendront aussi iconiques pour le vélo que les Richelieux Zizi de Repetto (popularisés par Serge Gainsbourg) le furent pour la danse….
Photos ©Rapha (avec l'aimable autorisation de Rapha).