De l’arrière-pays au bord de mer, la Côte d’Azur est certainement le meilleur endroit en France pour la pratique du vélo de route. La douceur de l’hiver et la variété des profils en font un éden pour cyclistes et un lieu de résidence de nombreux professionnels. Ainsi, depuis longtemps, la Côte d’Azur voit débarquer chaque année les grands noms de ce sport. Jean Bobet raconte dans son livre Demain on roule (publié en 2004 aux éditions de La Table Ronde) qu’il connut au milieu des années 50 ce qu’il nomme la volupté à la sortie du Lavandou, sur la route vers le massif des Maures. Pour ceux d’entre nous qui ont eu la chance d’éprouver cette sensation de bien-être cycliste, ce plaisir des sens parfaitement bien raconté par le frère de Louison, il paraît évident que les routes de la Côte d’Azur réunissent les conditions idéales pour tenter de s’en approcher à nouveau. Rêve ou réalité, la marque Café du Cycliste porte dans ses gènes cette image d’Épinal dont bénéficie la Côte d’Azur dans le monde entier. Né aux alentours de Grasse à l’initiative de deux passionnés, Café du Cycliste fut d’abord, comme son nom l’indique, un café. Un lieu de rassemblement des cyclistes et le point de départ d’une toute autre aventure : une marque de vêtements. Si les Anglais de Rapha nous avaient démontré en 2004 que les vêtements cyclistes pouvaient être autre chose qu’une juxtaposition de logos sur du lycra, ils avaient surtout permis à ceux d’entre nous qui en rêvaient, d’accéder à un vestiaire cycliste en accord avec leur goûts et leur personnalité. Des vêtements proposant un stylisme et une qualité de fabrication mettant le vestiaire cycliste au même rang d’exigence que celui de l’homme et de la femme à Londres, New-York, Tokyo..... ou Nice, où est désormais installée Café du Cycliste, la marque. Première du genre en France, Café du Cycliste peut se targuer d’avoir su comprendre cette exigence dans un pays où, contrairement aux Anglo-saxons, la culture cycliste peut paraître parfois engluée dans une tradition lui interdisant tout rapprochement avec d’autres codes, d’autres modes. En effet la marque propose aujourd’hui une gamme qui bénéficie d’une ouverture d’esprit inédite et d’une élégance affirmée. Au travers de l’inspiration maritime (maillot Suzanne), des rayures casual (maillot Henriette) mais aussi de l’évocation des polos (col du maillot Violette), chacune des créations de Café du Cycliste vient intégrer un élément jusqu’ici extérieur aux vêtements cyclistes. La gamme s’appuie tour à tour sur une esthétique réinterprétée de l’héritage de l’âge d’or du vélo et sur des codes empruntés au sud de la France, tels la marinière ou le violet de la lavande. Ses produits bénéficient d’une grande exigence qualitative, une attention aux détails omniprésente et réussissent à réunir des qualités techniques pour la performance avec une esthétique intemporelle. Enfin, même si tout cela semble fait avec beaucoup de sérieux, Café du Cycliste nous prouve en nommant ses vêtements Henriette, Yolande ou Ginette qu’elle n’est pas dénuée d’humour. Il faut noter également que la marque, en utilisant des prénoms pour ces modèles, utilise une pratique courante dans le monde de la mode mais très peu (ou pas) usitée par les marques destinées aux cyclistes. Tous ces éléments conjugués font que Café du Cycliste est en passe de réussir le plus difficile pour une jeune marque : proposer un peu plus que des vêtements, acquérir une identité, une âme.
Sûrement a posé quelques questions à Rémi Clermont,
Directeur de Café du Cycliste :
Comment est née l’envie de créer Café du Cycliste ?
Rémi Clermont :
Le constat d’une offre ennuyeuse et l’idée d’une alternative me trottaient dans la tête depuis 2008. C’est au Café du Cycliste dans l’arrière-pays niçois que l’idée est devenue réalité, à force d’y passer du temps et à force de sorties vélo au départ du café. Dans ce brassage entre passionnés de vélo et clientèle classique d’un café de village l’intérêt d’une ligne technique et élégante nous est apparu évident. C’est autour d’un chocolat chaud post sortie hivernale que nous avons décidé avec André de nous lancer.
Quel fut le parcours entre l’idée et la concrétisation du projet ?
Rémi Clermont :
Nous sommes partis d’une page blanche.
Le parcours le plus long, plus sinueux mais évidemment le plus passionnant est celui du travail sur la première collection. Rencontrer et sélectionner les usines, trouver les meilleurs matériaux, travailler avec notre styliste, avec des amis du métier. Tester les prototypes, les réajuster etc… Notre unique objectif était de sortir de bons et beaux produits, persuadés un peu naïvement qu’ils se vendraient forcément.
Comment définir la marque, son univers, sa cible ?
Rémi Clermont :
Au travers de nos produits et de notre univers nous proposons une certaine manière de pratiquer et de considérer le cyclisme. La tenue café du cycliste est plus qu’un uniforme que l’on porte comme un “déguisement” lors de nos sorties… de la même manière que la pratique du vélo représente plus que le simple cumul d’heures passées à transpirer sur une selle. Café du Cycliste propose d’intégrer la pratique et la passion du cyclisme dans nos styles de vie.
D’où viennent ses inspirations, ses influences ?
Rémi Clermont :
Les influences sont diverses mais peu liées au cyclisme. La marque trouve son inspiration aussi bien dans d’autres sports que dans la tradition vestimentaire ou dans les rues de Paris, Nice, Strasbourg…
Quel message, quelles valeurs, quelle image souhaitez-vous transmettre à travers Café du Cycliste ?
Rémi Clermont :
Basés sur la Côte d’Azur nous vivons le style de vie cycliste sous ses meilleures facettes et c’est l’expérience que nous souhaitons partager. Le vélo est certes un sport exigeant physiquement mais c’est, pour nous, avant tout du plaisir. Plaisir de se déplacer librement, de rouler entre amis, d’être en extérieur et dans la nature, plaisir de l’effort, de la coupure avec ses obligations professionnelles, etc…
Que représente le vélo pour vous ?
Rémi Clermont :
Le vélo c’est la famille. Il me vient de mon père féru de cyclisme. Une enfance et une adolescence bercées de références vélo : des coureurs du Tour aux meilleurs cols et régions d’Europe pour aller rouler. Cela reste aujourd’hui très sympa d’aller rouler avec mon père qui roule toujours plus fort que moi ! C’est ensuite le challenge et l’effort puisque le cyclisme en devenu pendant plusieurs années une partie intégrante de mon entraînement aérobie pour la pratique du Kayak à haut niveau.
Aujourd’hui je pratique avant tout un cyclisme transport quotidien et plaisir entre amis le week-end ou le soir pour me maintenir en forme et m’évader des contraintes quotidiennes.
Est-ce que Café du Cycliste est aujourd’hui comme vous l’aviez imaginée ?
Rémi Clermont :
Nous sommes encore une micro société mais notre gamme de produits prend forme et nous sommes dans la bonne direction avec un intérêt croissant pour notre marque. Nous sommes entourés de cyclistes au quotidien et partageons nos bureaux avec une société dans ce secteur (petit tour operator cycliste Anglo/Niçois). C’est certainement aussi cela que je cherchais avec un retour vers une famille des passionnés de sport que j’avais quittée avec l’arrêt de la compétition en kayak.
De quoi rêvez-vous pour Café du Cycliste dans les années qui viennent ?
Rémi Clermont :
Nous grandissons avec une nouvelle approche du vélo et de sa pratique. Je souhaite que nous fassions partie des acteurs qui soutiennent cette tendance dans notre pays. C’est sympathique de saluer sur les routes des cyclistes portant nos produits avec le sourire aux lèvres…je rêve d’en croiser beaucoup plus en France.
Photos ©Café du Cycliste (Avec l'aimable autorisation de Café du Cycliste)
Merci à Rémi Clermont pour sa gentillesse et sa disponibilité.